Note des utilisateurs: / 0
MauvaisTrès bien 
Histoire - Seconde Guerre Mondiale (1939-1945)
Index de l'article
L'occupation (1e partie, 1940-1942)
Fin 1941 - Début 1942
Fin 1942
Toutes les pages
Durant l'été 41, le prix de la nourriture baisse quelque peu, et les conditions de vie semblent un peu meilleures. Malgré cela, la fête à Cheratte-Bas sera supprimée cet été là. La commune organisera cependant un envoi régulier de colis pour chaque prisonnier du village, en échange de l'éternelle étiquette bleue (étiquette envoyée par le prisonnier à la famille, nécessaire à l'envoi de tout colis).
En plus des colis de la Croix-Rouge, les familles ont également la possibilité d'envoyer une étiquette bleue au "Secours d'hiver", une organisation créée en Belgique par l'occupant allemand durant l'hiver 1940, qui se chargera d'envoyer un colis aux prisonniers de guerre. Monsieur Dormal sera le président de la section de Cheratte.
Lors de la Saint-Nicolas, les parents de prisonniers cherattois seront invités au Cercle (actuel Pacific) où leur seront remis la somme de 50 francs (environ 100 euros actuels).

Deby_19410903

Deux Cherattoises, Juliette Deby et Jeanne Houbart, en septembre 1941 à Liège


19411201_roie_leopold_IIILe 15 décembre 1941 tôt dans la matinée, un pylone haute-tension de la ligne Bressoux-Cheratte explose. Ce pylone, fournissant de l'énergie au nord-ouest de l'Allemagne, vient d'être saboté par la résistance à l'aide de charges de dynamites. Le lendemain, à Bruxelles, le General Alexander von Falkenhausen est mis au courant de la destruction du pylone. Il téléphone ensuite au Generalleutnant S.Keim et lui ordonne de réprimer vigoureusement cet acte de sabotage.Le lendemain, la Kommandantur publiera un message dans les journaux exigeant que les coupables soient livrés aux autorités avant le 17 décembre à minuit, faute de quoi des sanctions seront prises.
Le 18 décembre, le General Keim donne l'ordre de faire fusiller deux condamnés en représailles. Ces condamnés sont des résistants belges détenus par les allemands. Arthur Coeme de Tilleur, qui bénéficie d'un report d'exécution annulé par l'ordre du 18 décembre; et le gendarme Guillaume Hocke de Liège, qui bénéficie d'un pardon provisoire, lui aussi annulé par cet ordre. Ils seront fusillés le 28 décembre 1941.

(Photo de gauche : Carte du Roi Léopold III pour l'hiver 1941)

Par la suite, les autorités allemandes réquisitionnent des belges afin de monter la garde auprès des pylones et du chemin de fer, de jour comme de nuit. Les gardes s'effectuent par faction de 5 heures (bientôt ramenées à 3 heures à cause du grand froid) et par groupe de 2 hommes. Tous les hommes valides sont réquisitionnés, sans distinction d'âge ni de profession. Chez les Deby, le père François (58 ans, menuisier) et son frère Edouard (41 ans) sont réquisitionnés, de même que le  beau-fils de François, Pierre Loix (30 ans). Edouard Deby montera la garde avec le vicaire de Cheratte-Bas, tandis que Pierre Loix fera équipe avec François Verviers. La réquisition pour la garde durera tout l'hiver, jusqu'à la mi-février 1942.

En cette fin d'année 1941, le rationnement du charbon vient s'ajouter à celui de la nourriture. C'est à nouveau la course au ravitaillement supplémentaire pour bon nombre de cherattois, partout où ils peuvent en trouver...
Cheratte est recouvert de neige, et beaucoup de cherattois pratiquent la glisse sur des luges ou des traineaux, ce qui donne beaucoup de travail aux menuisiers du village. La rue Vieille Voie est tellement envahie de monde, que la commune décide d'instaurer un droit d'entrée payant. L'argent ainsi récolté sera envoyé aux prisonniers de guerre du village.

Le printemps arrive et la saison passe sans saveur. Même les arbres fruitiers tardent à fleurir à Cheratte cette année là.

Le 9 Juillet, le bourgmestre Dieudonné Randaxhe est démis de ses fonctions. Il est remplacé par Guillaume Chanteux, un rexiste de Cheratte-Hauteurs.

Durant l'été 1942, comme l'été passé, la fête à Cheratte n'aura pas lieu. Pas de procession, ni de musique, ni de festivités. Tout juste deux petits caroussels pour enfants durant 15 jours, et un concert de la dramatique organisé au profit des prisonniers de guerre.

Les conditions de vie des cherattois ne s'améliorent pas vraiment, ils doivent travailler dur pour avoir de quoi manger tous les jours. Dans une lettre du 24 août 1942, Servais Schrugers raconte qu'il travaille depuis le 16 mars 1942 dans les pneus de vélos pour 7,5 francs de l'heure, le double le dimanche. Voilà 6 dimanches d'affilée qu'il travaille, et en semaine il débute ses journées à 7h30, pour les terminer à 22h ! Certaines semaines il gagne jusqu'à 900 francs, ce qui est nécessaire pour faire vivre sa famille à cette époque.
En Juillet 1941, François Deby gagne 3550 francs par mois, ce qui est un bon salaire pour l'époque, la moyenne belge oscillant entre 2500 et 3000 francs. Mais pour avoir ce salaire, François est obligé de travailler très dur, souvent des journées de 12h de travail se terminant à la tombée de la nuit.
Le coût de la vie est toujours élevé à Cheratte: il faut 38 francs pour un pain de 900 grammes, 300 francs pour 1kg de tabac, 200 francs pour 1kg de beurre, un oeuf coûte 8 francs et un paquet de cigarettes 27,50 francs. Une paire de sabots neufs coûte 50 francs, une brosse à balai 150 francs (3 francs avant guerre !) Le prix d'un pneu de vélo neuf varie entre 450 et 800 francs, et le prix d'un tandem est de 6500 francs. Le vélo étant devenu un moyen de transport quasi indispensable !
Marechal_12031942_JosephM_Deuse_GinetteM_LilyMarechal
La famille Maréchal début 1942
(Cyril Maréchal, Joseph Deuse, Denis et Elisabeth Maréchal)
Deby_1942
La famille Deby début 1942
(Juliette Deby, François Deby, Edouard Deby, Jeanne Protin, Pierre Loix, Joséphine Briquet)


Mis à jour (Lundi, 16 Août 2010 10:26)

 

Ajouter un Commentaire

Les propos diffamatoires, injurieux, racistes, xénophobes, sexistes, ... discriminatoires ou illégaux de toutes sortes ne sont pas tolérés sur ce site.
En cas de manquement grave à ces règles, nous nous réservons le droit d'en avertir votre fournisseur d'accès Internet, de même que les autorités policières et judiciaires compétentes.


Code de sécurité
Rafraîchir